Remarks by Commissioner Reynders on an Important Project of Common European Interest in cloud and edge computing technologies

Bonjour à toutes et tous,

C'est un plaisir de vous retrouver aujourd'hui pour vous présenter un nouveau projet important d'intérêt européen commun. Vous connaissez probablement mieux ces projets sous l'acronyme anglophone d'IPCEI.

Aujourd'hui, la Commission a approuvé un projet important d'intérêt européen commun, en vertu des règles européennes en matière d'aides d'État.

Ce projet soutient le développement d'une approche innovante pour effectuer le traitement de données de manière extrêmement large.

Cette approche a pour objectifs de permettre de mêler la gestion de capacités de traitement de données centralisées – connue sous le nom du cloud –, avec des capacités de traitement de données décentralisées, donc plutôt près des utilisateurs, c'est-à-dire près de là où les données sont générées, et connue sous le nom de edge.

Cet IPCEI cherchera à développer les logiciels permettant d'intégrer les capacités de cloud et de edge offertes par différents fournisseurs, formant ce qu'on appelle en jargon technique un  « continuum cloud-to-edge avec des multi-fournisseurs ».

En d'autres mots, cela permettra à une multitude de fournisseurs d'offrir des services cloud et edge interopérables, et accessibles à tous et toutes.

Ce continuum réduira la nécessité de transmettre de grands volumes de données à des serveurs centralisés et permettra ainsi un traitement des données en temps réel. Les consommateurs ne souffriront plus de délais de traitement des données trop longs.

Avec ces objectifs en tête, les participants à l'IPCEI conduiront des activités de recherche et développement (R&D) sur des logiciels open source qui permettront le traitement des données suivant une approche commune et décentralisée, ce que l'on appelle l'edge.

Cet edge permettra d'être proche de l'utilisateur, mais fera toujours partie d'un système central de traitement des données plus important, le Cloud.

Le développement et l'utilisation de briques logicielles communes garantira l'interopérabilité et assurera que les centres de données à la périphérie du réseau sont ouverts à une multitude de fournisseurs de services compatibles. Ainsi, les données pourront être traitées de manière adéquate et durable à proximité de l'utilisateur, en toute sécurité. 

En permettant de tester et de valider le logiciel à l'aide de cas d'utilisation spécifiques à certains secteurs en tant que premier déploiement industriel, l'IPCEI contribuera à démontrer qu'un continuum cloud-to-edge multi-fournisseurs peut fonctionner dans la pratique.

Il permettra à terme – et au-delà de cet projet commun – l'émergence d'applications innovantes entre autres pour des services publics numériques de proximité, l'agriculture intelligente, les véhicules automatiques et connectés, ou le suivi de patients en temps réel à distance.

Ce projet innovant offrira un nouvel éventail de possibilités aux acteurs européens du secteur numérique, essentiel à la double transition verte et numérique de l'Europe.

Seulement un projet européen commun de cette envergure peut contribuer à faire avancer l'industrie européenne là où des innovations coordonnées sont nécessaires.

L'IPCEI "Cloud" a été notifié conjointement en avril et mai 2022 par 7 États membres : la France, l'Allemagne, la Hongrie, l'Italie, les Pays-Bas, la Pologne et l'Espagne. Il rassemble 19 entreprises qui ont proposé 19 projets innovants.

Les États membres participants fourniront jusqu'à 1,2 milliard d'euros de financement public. Cette somme devrait permettre de débloquer 1,4 milliard d'euros d'investissements privés supplémentaires, ce qui portera le total des investissements dans le projet à environ 2,6 milliards d'euros.

L'IPCEI "Cloud" offrira également un écosystème plus large, qui réunira plus de 100 entreprises de 12 États membres au total.

Outre les 19 participants directs, plus de 90 partenaires indirects seront impliqués. Il s'agit de petites et moyennes entreprises et de startups des États membres participants, ainsi que de cinq autres États membres : la Belgique, la Croatie, la Lettonie, le Luxembourg et la Slovénie.

Ces derniers accorderont des aides dans le cadre du Règlement Général d'Exemption par Catégorie. Cela signifie que l'aide publique ne doit pas être notifiée à la Commission et qu'elle n'est pas évaluée dans la présente décision. Ceci permet donc de soutenir plus rapidement et plus facilement les projets innovants qui nécessitent des aides d'État moins importantes.

L'IPCEI "Cloud" est le septième projet important intégré d'intérêt européen commun approuvé en vertu des règles européenne en matière d'aides d'État.

Comme vous le savez, la Commission a déjà approuvé 6 autres projets intégrés depuis 2018, avec la participation de 21 États membres. Deux IPCEI ont été approuvés dans trois domaines : la microélectronique, les batteries et l'hydrogène.

Ils incluent 255 projets de 179 entreprises, pour un montant d'aide total de 26.7 milliards d'euros, débloquant plus de 50 milliards d'euros d'investissements privés.

In IPCEI “Cloud”, the participating companies will focus their work on four interconnected workstreams.  These workstreams form the building blocks necessary for the establishment of the multi-provider cloud edge continuum.

The first workstream “Cloud Edge Continuum Infrastructure” will develop software, such as interfaces, that ensures that existing infrastructure can be ready for and compatible with the innovative technologies that will be developed within this IPCEI.

For example, a project will develop an open-source software able to integrate edge nodes from different providers over which common services can be supplied.

The second workstream “Cloud Edge Capabilities” will develop a common reference architecture which will provide the essential software layer, which will enable the interconnection of different providers in a cloud to edge continuum.

For instance, a project will create an open-source software that will let businesses create Private Clouds across several sites by integrating resources from various data centres.

The third workstream “Advanced Smart Data Processing Tools and Services” will develop a set of advanced cloud and edge services, which will be horizontally applicable to all users and sectors and will be deployed seamlessly across provider networks.

For example, a project will create generative Artificial Intelligence models on text and multimedia content in languages other than English providing also a platform with Artificial Intelligence models to ease the development of Artificial Intelligence applications.

The fourth workstream “Advanced Applications” will put together all elements developed in the previous workstreams to demonstrate the successful application of the cloud edge continuum capabilities in selected sector-specific cases, such as in the energy, health, and maritime sectors.

Such demonstrations will serve as proof of concepts and will aim to enable the transfer of sector-specific results also across other sectors. For instance, a project will develop the open-source software to integrate edge nodes into different sorts of industrial equipment of traditional industries.

To give you an example: the German company SAP aims at developing an open reference architecture for a secure and sustainable cloud edge infrastructure that includes intelligent optimization methods for data transparency and security. This reference infrastructure will be the basis for future software development and a prerequisite for a pan-European cloud edge infrastructure. This project is expected to deliver its first results around the end of 2027.

IPCEI “Cloud” is expected to create around 1,000 direct and indirect jobs of highly qualified professionals.

That is data scientists, software engineers, cloud architects, cybersecurity engineers, or Artificial Intelligence specialists. In the commercialisation phase, it is expected to create further 5,000 new employment positions.

State aid rules for IPCEIs allow Member States to pool resources and cooperate across borders.

After having assessed all projects individually, as well as the IPCEI as a whole, we have come to the conclusion that the public support notified by the Member States is compatible with the internal market.

In our assessment, we have verified that IPCEI Cloud will have a concrete and significant contribution to EU key objectives, in particular to the European Data Strategy aiming at real time data processing services delivered by the Cloud and Edge Continuum.

Our assessment has also shown that the projects are truly innovative to ensure that public money is used to make our economy innovative and efficient.

We have also found that the State aid is necessary to overcome important market failures in the sector of cloud to edge services. National funding, including those from the national Recovery and Resilience Plans, shall help to overcome such important market failures.

We have also ensured that the public support is limited to the amount necessary for the project to happen.

In our assessment, we have also ensured that IPCEI “Cloud” generates strong spill-over effects:   

For example, companies developing open-source software will grant permissive, non-restrictive licenses to any interested party. They will also actively engage and contribute to the development of open-source communities.

In addition, those companies having edge nodes or laboratories supported by aid for the purposes of their projects will offer access for free to at least 20% of their capacity to any interested party, which can use it for its own research and testing activities.

Participant companies, which will be testing their solutions in real-life scenarios, will expand the technologies and know-how to other sectors. This will enable other companies to adapt the new technologies into their own solutions.

The companies will also widely share the knowledge generated through this IPCEI beyond the participants and the Member States that are already part of it. This will happen through trainings, scientific publications, conferences, partnerships with universities and research organisations, as well as licensing of intellectual property rights at FRAND terms.

Pour résumer, je tiens à souligner que le résultat de notre évaluation a démontré que les projets peuvent être réalisés avec environ 30 % (donc 400 millions d'euros) de fonds publics en moins, par rapport à ce qui avait été initialement notifié par les États membres.

 Il est également important de souligner que les bénéficiaires recevant des montants d'aide importants restitueront une partie de l'aide reçue si leurs projets s'avèrent plus rentables que prévu. C'est ce que garantit le mécanisme dit de "récupération", le « claw-back ».

À partir du moment où cet IPCEI a été pré-notifié à la Commission, nous l'avons évalué en un peu plus d'un an. Cela peut sembler long pour soutenir la recherche et le développement dans un secteur aussi dynamique. Mais compte tenu de la complexité et de la nature intégrée des projets dans un certain nombre d'États membres, la décision  d'aujourd'hui est un très bon résultat.

À l'avenir, nous nous engageons à rendre l'évaluation des IPCEI encore plus rapide. Nous sommes aussi certains qu'avec des initiatives récentes telle que le Forum européen conjoint, nous sommes sur la bonne voie. L'établissement de bonnes pratiques sera également important à cet égard.

Tout cela contribuera à intensifier les efforts conjoints de la Commission et des États membres dans ce domaine.

La Commission coopère activement avec les États membres sur trois autres IPCEI à venir. Ils concernent les domaines de l'hydrogène et de la santé.

Comme toujours, la Commission est prête à apporter son soutien, à fournir des conseils et à coordonner les efforts. Tout cela, en protégeant l'égalité des conditions de concurrence dans le marché unique.